Thursday, 23 June 2011

Mother Sophia In Paris

Jean Monnet (1703-1785) was director of the Opéra comique from 1743 to 1757, although the theatre was closed down by the authorities from 1745 to 1751. During the period of closure Monnet was, in 1745, director of the theatre at Lyon and in 1748 was director of a French troupe in London where he is known to have returned in 1766. As he refers to Mademoiselle Auselin's engagement at the Opera in London two or three years previously in his April 1768 letter to David Garrick it possible that he saw her there.

In 1762 the Opéra comique merged with the Comédie-Italienne and moved from the Foire Saint Germain to the Hôtel de Bourgogne. Performances at the Hôtel de Bourgogne began in February 1762 and it is here that Mademoiselle Auselin would have appeared in April 1768.  By then the direction of the company had passed to the Société d'artistes. Regretably, there are no further references to her performance - or any other - in Gallica or César.

"Miss Auselin, who danced at the Opera in London two or three years ago, arrived here a few days since: she has a strong enough engagement at the court of the Elector Palatine: the Directors of our Opera House have engaged her to dance three times, I saw her again yesterday, I like her better than Miss Allard. She arrived from Stuttgart, where she has worked for two years with Noverre: I think she would make much impact on your theatre, if you need it, I will try to get her for you for next season."

The private correspondence of David Garrick with the most celebrated persons of his time, Volume 2. H. Colburn and R. Bentley, London, 1832

The entire letter appears below:


DE M. MONNET À M. GARRICK.
À Paris, ce 14 Avril, 1768.
Je Vous préviens, mon ami, que vous recevrez dans les premiers jours du mois prochain tout ce que vous et Madame Garrick m'avez fait demander par Antonio Carara. C'est le nommé Roch de sa connoissance qui veut bien se charger du tout; mais qui ne peut partir qu'à la fin de ce mois. A propos de Carara; descendroit-il de cette illustre famille de Padoue dont le chef fut empoisonné en prison par les ordres de la république?
  Vous direz, je vous prie, à Madame Garrick que je lui envoie par cet homme tout ce qu'elle a désiré, a l'exception de l'étui à curedent et des boucles à soulier; attendu que ces sortes de choses se font mieux et plus solidement en Angleterre qu'en France. Madame Sayde tire cette marchandise de Londres, c'est à dire les petites boëtes de chagrin-verd: quant aux boucles on les fait, et je compte qu'elle les aura dans le mois prochain.
J'ai ajouté aux livres que vous m'avez désignés un ouvrage nouveau en deux vol. sur les Sauvages, et un drame intitulé "La Vestale." Les comédiens François avoient reçu cette pièce, mais la police n'a pas voulu en permettre la représentationJe crois que vous pouvez en tirer parti pour vôtre théâtre.
Pourquoi ne souscrivez-vous pas pour les Métamorphoses d'Ovide, représentées en une suite de cent quarante Estampes in 4°.? cet ouvrage est digne de vôtre bibliothèque. Je vous en ferai passer le Prospectus; si vous jugez à propos de souscrire, comme je connois les graveurs de cet ouvrage, vous aurez de belles épreuves. Vous devriez aussi prendre le Dictionnaire de Musique de Jean Jacques Rousseau, qui paroît depuis peu avec succès.
J'ai payé à Mr. de la Combe ce que vous lui deviez pour l'Année Littéraire; je n'ai pas souscrit pour l'avenir, ne sachant pas si vôtre volonté est de continuer pour cette feuille.
Le Kain a été fort malade: il va jouer quatre ou cinq fois; ensuite il ira prendre des eaux à Forges, et pendant son absence on donnera " La Gageuse," comédie nouvelle en un acte de Mr. Sedaine, sujet tiré de la première nouvelle de Scarron. Le même auteur a fait aussi une pièce pour les Italiens, qui a pour titre " Le Déserteur;" quand l'une et l'autre seront imprimées, j'aurai soin de vous les faire tenir.
Mon ami, j'aurois la plus grande envie de vous aller voir cette année, et j'y suis fortement invité par Messieurs Thornhill et Lascelles, mais je ne le peux pas: partie remise à l'année prochaine, sous la condition que vous viendrez celle-ci à Paris passer un mois; ce peu de tems ne vous privera pas du plaisir de jouir de vôtre campagne que je crois charmante à présent par la réparation que vous y avez fait.
Je vous ai déjà parlé des effets que vous m'avez laissés dans un mauvais coffre; que voulez-vous que j'en fasse? je serois d'avis de vous envoyer par la première occasion les deux habits de soie, l'un de lustrine et l'autre verd galonné d'argent; j'y joindrai la veste de cirsaca blanche et or ; ce qui restera sera fort peu de chose.
Je vous enverrai aussi une note des petites avances que j'ai fait pour vous et Madame Garrick: nous ferons nos petits comptes en déduisant ce que vous avez payé pour moi au Sieur Guillaume Webb négociant, &c.; et dans la suite je serai très exact à vous envoyer les prix sur chaque chose dans les commissions dont vous voudrez bien me charger. En voici une que je vous prie de me faire le mieux et le plus promptement possible. Mr. Greuze que vous connoissez, Peintre, voudroit avoir un habile graveur de vôtre manière noire. Si vous pouvez lui trouver un jeune homme sage et très habile qui veuille venir à Paris, il le logera chez-lui, et il lui fera un bon parti. Mr. Greuze vous fait bien des compliments, et il compte toujours vous faire un petit tableau qui vous arrivera au moment que vous y penserez le moins. À propos de tableaux, je vois bien des difficultés pour pouvoir faire graver le vôtre; on me demande fort cher; mais je ne concluerai rien sans vôtre avis. D'ailleurs ce portrait (entre nous soit dit) a beaucoup de défaut dans les mains et les jambes surtout; il n'y a que la tête qui est belle et pleine d'expressions.
Au nom de Dieu, mon ami, ne faites point de grâce à Mr. Mant: je ne veux pas en être la dupe; envoyez y Carara jusqu'à ce qu'il en soit payé.
  Le jeune Barthelemon me doit trois louis: par une lettre qu'il m'a écrit, il me demande à qui je veux qu'il les remette. Je vous prie de vous en charger.
Quant au fromage que vous voulez absolument m'envoyer; adressez le tout naturellement à Mr. de Vimeux négociant, à Calais.
  Mademoiselle Auselin, qui a dansé il y a deux ou trois ans à l'Opéra de Londres, est ici depuis quelques jours: elle a un engagement assez fort pour la cour de l'Electeur Palatin: les Directeurs de nôtre Opéra l'ont engagé pour danser trois fois, je l'ai vu répéter hier, je l'aime mieux que Mademoiselle Allard. Elle arrive de Stutgard, où elle a travaillé deux ans avec Noverre: je pense qu'elle feroit beaucoup d'effet sur vôtre théâtre; si vous en avez besoin, je tâcherai de vous la faire avoir pour la saison prochaine.
Mr. de Voltaire, qui a écrit contre le Vieux et le Nouveau Testament depuis Moïse jusques au dernier des Prophètes, qui a traité ouvertement Jésus Christ comme un charlatan, vient de communier à son château de Ferney, et de faire un sermon à ses habitans sur l'ivrognerie et la friponnerie: il est vrai que quelques jours avant il avoit été volé, et qu'il avoit fait un rêve où le Diable l'emportoit avec tout son monde. Que Mr. Wilks, proscrit, et ayant manqué de respect à son Roi, parvienne à faire trembler vos ministres et à se faire recevoir membre du Parlement! Je ne vois que lui et le Roi de Prusse pour prendre des mesures aussi justes.
Mon ami, présentez mon respect et mes amitiés à Madame Garrick. Répondez à tous les articles de ma lettre; et aimez-moi toujours.
Monnet

1 comment:

  1. Veridity warning: There's possibility that Monnet could be refering to Mlle Asselin who is also around London, Paris and the Palatinate at this time. I need some evidence to corroborate the dates.

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